Les femmes et le syndrome de l’imposteur
Comme l’étude initiale portait exclusivement sur des femmes, on a longtemps considéré que le syndrome de l’imposteur était l’apanage de la gente féminine. Elles semblent à première vue plus touchées que les hommes par le phénomène, en particulier dans le monde du travail.
Les femmes sont effectivement plus sujettes à vivre une dissonance entre leurs valeurs et les codes du monde du travail, construit par des hommes ! Dans le milieu professionnel, elles sont encore sous représentées sur les postes à responsabilité, ce qui implique une pression plus importante lorsqu’elles accèdent à ce type de postes.
Néanmoins, des études récentes ont montré que les hommes seraient tout aussi sujets que les femmes au syndrome de l’imposteur : ils seraient confrontés aux mêmes symptômes que les femmes, dans la même proportion.
Les comportements des hommes et des femmes varient en revanche dans la manière de faire face au syndrome de l’imposteur : si les femmes ont tendance à exprimer leur mal-être et à l’évacuer avec des pensées positives, les hommes, eux, tendraient à avoir des stratégies plus « nocives » : celle d’éviter les situations « à risque », ou de se réfugier dans des addictions (consommation d’alcool, de drogue…).
Les indépendants plus exposés ?
Les freelances sont également très exposés au syndrome de l’imposteur, notamment au début de leur aventure entrepreneuriale. Le sentiment d’illégitimité peut-être pregnant et très limitant dans les perspectives de développement de l’entreprise.
Cela peut s’expliquer assez simplement :
- Une nouvelle situation de travail qui « oblige » à s’exposer : savoir se vendre, prendre la parole sur LinkedIn, prospecter…
- Une sortie de la zone de confort : l’entrepreneuriat fait appel à des compétences transverses pour lesquelles nous ne sommes souvent pas experts. Le doute dans sa capacité à gérer ces nouvelles tâches peut rapidement s’immiscer dans l’esprit du freelance
- Un manque de feedback et un sentiment de solitude : en tant qu’entrepreneur, on a plus de comptes à rendre à personne (si ce n’est à nous même). L’absence de feedback d’un manager, d’un collègue, et le manque d’un soutien moral de pairs, est un terrain propice au sentiment d’imposture.